Petite confidence :
Nous nourrissons, chez Respyrénées, une passion déraisonnable pour les cartes. Elles représentent pour nous l’espace inconnu, celui qu’il faut aller explorer.
Poser le nez sur une 1/25000em fait surgir d’étonnantes bouffées d’envie de découvrir.
Personnellement, j’ai un faible pour les courbes de niveau, leurs ondulations, sensuelles, mon regard troublé se pose honteusement sur le décolleté des cols d’altitudes.
Je peux passer des heures à imaginer un parcours rien qu’en suivant ces lignes de… croupes. Ici une vallée se dessine dévoilant le creux des reins d’un sommet, là, un talweg, comme une échancrure laissant entrevoir un soupçon de dentelle.
Je sais qu’avec elles rien ne pourra m’arriver, qu’elles m’emmèneront toujours ou mon regard c’est posé !
La carte est un monde en miniature qui possède la magie incroyable de transformer en trois dimensions l’exaspérante planitude d’une simple feuille de papier s’ouvrant en accordéon.
Vous l’avez compris, quand je pars en montagne, je prends toujours une carte. Elle me sert à repérer un itinéraire, que j’abandonne ensuite : sur le terrain la lecture du paysage influence aussi mes choix. Alors je quitte volontiers mes marques et je me laisse perdre. J’aime surprendre l’inattendu, toujours en quête du passage sauvage le plus esthétique, le plus beau. En fait, la recherche du beau est une raison infinie d’avancer… de ne jamais arriver !
Comme pour rendre hommage à ma chère maman qui, un jour m’assura que je ne « gagnerais jamais ma vie en la passant le nez dans les cartes ». Mes activités pour Respyrénées m’obligent à passer mon temps à imaginer, définir des itinéraires de randonnée. Ce qui, bon an mal an, me permet de gagner ma croûte !
Sylvain TESSON.
A bientôt… ici, là bas… ou ailleurs et surtout restez curieux.
Frank