Haute Route Pyrénéenne (HRP) : le récit de Jean-François entre Hendaye et Banyuls-sur-Mer
Jean-François nous raconte sa traversée des Pyrénées par la HRP en liberté avec Respyrénées. Après le GR10, il a choisi un itinéraire plus sauvage et engagé. 35 jours d’aventure : paysages à couper le souffle, sentiers exigeants, galères et éclats de rire. Un récit sincère et passionnant qui va vous donner envie de chausser vos chaussures de randonnée et de partir prendre le grand air au cœur des Pyrénées.
A l’été 2023, j’avais traversé les Pyrénées de Hendaye à Banyuls-sur-Mer par le GR®10. Alors quand mon frère m’a demandé si j’étais intéressé par la Haute Route Pyrénéenne pour l’été 2025, ma première réaction a été très prudente.
La HRP, pour moi, c’était un itinéraire difficile, peu ou pas balisé, des terrains délicats, un environnement « montagne » … Bref, j’ai accepté d’y réfléchir mais je n’y croyais pas trop.
Et pourtant ...
Quelques mois plus tard, le 1er août 2025 à 8h15, mon frère et moi sommes sur la plage de Hendaye, prêts pour cette nouvelle aventure. 35 jours plus tard, nous nous baignons dans la Méditerranée, plus fraiche que l’océan atlantique 5 semaines plus tôt.
Aujourd’hui, je regarde une fois encore les photos de notre aventure… des images s’imposent, mes pensées vagabondent…
Quelques jours au Pays Basque d’abord, navigant entre la France et l’Espagne, nous alternons les chemins confortables et les pentes raides hors sentiers, les fougères et parfois les ronces qui couvrent nos chaussures et masquent les pièges du terrain.
Et puis d’autres images. La montée au col d’Arlet, dès les premières lueurs du jour, éclairé par la lumière orangée du soleil levant. Les paysages incroyables des sierras espagnoles . Et le lendemain le pic du Midi d’Ossau qui se découvre, le cheminement féérique sur les crêtes …
Et d’autres souvenirs encore… Les regards stupéfaits des gardiens du refuge de Pombie quand nous leur apprenons que nous allons à Wallon Marcadau le jour suivant. Le départ, le lendemain, à 5h15, 1 heure et demi à la frontale, cernés par les aboiements des chiens de protection que nous espérons, dans le noir, maintenir à distance. Plus loin le passage d’Orteig, plus spectaculaire que difficile, le refuge Respomuso pour une courte pause, le col de la Fache et enfin le refuge Wallon Marcadau après une descente qui me paraît interminable … plus de 12 heures de marche dans des terrains souvent difficiles. Rude journée …
Mon regard parcourt le livre-photos qui rend compte de nos 35 jours de randonnée. Je me souviens du jour d’après, encore 30 kilomètres pour atteindre Gavarnie. Nous passons par le col d’Aratille puis le col des Mulets, les sentiers sont raides, pierreux, les cailloux roulent sous nos chaussures. Le refuge des Oulettes de Gaube nous offre une vue magnifique sur le Vignemale. Il faut remonter à la hourquette d’Ossoue puis c’est la longue descente jusqu’à Gavarnie.
Mais les souvenirs sont aussi des saveurs et des émotions. L’accueil un peu bourru mais oh combien bienveillant à l’auberge de la Munia à Héas, le savoureux curry de pois chiche qui restera à jamais gravé dans mes papilles gustatives.
Les souvenirs sont aussi des saveurs et des émotions.
Jean-François
Ma mémoire est malicieuse. Au fil des jours, les souvenirs des moments douloureux s’estompent peu à peu. Les 33 kilomètres d’Héas à Bielsa et surtout les 8 kilomètres sur le goudron, sous un soleil de plomb ne sont déjà plus qu’une péripétie. Ma mémoire est facétieuse, elle conserve, en les mélangeant un peu, les images de ces lacs, étangs, ibon que nous rencontrons tous les jours.
Je parcours aussi mon journal. Me voilà au refuge de Saboredo. Je me souviens de cette journée à plus de 2200 mètres de dénivelé dont les derniers mètres m’ont paru verticaux. Et enfin l’accueil chaleureux au refuge : « Bravo ! on était persuadé que vous n’arriveriez pas ».
Et cette journée que j’appelle désormais la journée des chutes et des glissades. Entre Alos De Isil et le refuge Pleta Del Prat, le terrain est humide, les gros rochers qui barrent le sentier sont glissants. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis tombé ce jour là, remerciant ma bonne étoile de ne souffrir que de quelques égratignures.
Quelques jours plus tard, deux journées qui seront peut-être les plus belles de notre périple. De Eyne jusqu’au refuge Mariailles en passant par le refuge d’Ulldeter, le temps est magnifique, les paysages somptueux, l’itinéraire élégant, les sentiers confortables … Nous cheminons de petits sommets en petits sommets, éblouis par un panorama à 360°. Au refuge, nous retrouvons Emilie, ma fille, qui nous accompagnera les cinq dernières journées.
Il y aura encore le Canigou et sa cheminée et bientôt des terrains désormais couleur « sable » préfigurant les premiers aperçus sur la Méditerranée.
Je referme mon livre et mon journal. Ce fut une belle aventure, difficile par moments, exigeante souvent, engagée parfois. Nous l’avons préparé, imaginé pendant de longues semaines. Nous avons parcouru de nombreux guides, lu quelques blogs, étudié les itinéraires et pesé méticuleusement nos sacs à dos. Nous avons fait confiance à Respyrénées sans le soutien duquel nous aurions renoncé.
Certains jours, je me suis juré « plus jamais ». Aujourd’hui dans un petit coin de ma tête, je me dis « qui sait ? ».
Jean-François
Votre prochaine traversée des Pyrénées commence ici !
Un grand Merci à Jean-François pour ce beau retour d'expérience. Comme lui, laissez-vous tenter par l’aventure ! La Haute Route Pyrénéenne est une expérience unique pour celles et ceux qui rêvent de montagne, de liberté et de dépassement de soi. Que vous partiez seul, entre amis ou en famille, notre équipe est là pour vous aider à préparer votre traversée et vivre, vous aussi, une aventure inoubliable.
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